Paroles positives et écologie du langage

En cette période de fêtes, c’est l’occasion de dépolluer notre communication, de faire du bien avec nos mots et d’adopter une certaine hygiène du langage, afin d’assainir les relations, d’apaiser les conflits, et de développer une véritable écologie de la relation.

L’une des clés du « bien communiquer » est… l’écoute !

 Communiquer ne consiste pas seulement à s’exprimer. L’important est de laisser la place à l’échange, et pour cela, une écoute attentive et active est primordiale ; Savoir reformuler pour s’assurer qu’on a bien compris, poser une question pour préciser un point, accueillir ce que l’autre dépose en son nom, et le laisser s’exprimer jusqu’au bout sans émettre d’avis : ce sont déjà des signes d’intérêt et de bienveillance. Et si pour les fêtes, au travail comme à la maison, nous offrions une véritable écoute disponible ? Nos interlocuteurs seront ainsi dans de bonnes dispositions pour nous écouter à leur tour.

L’énergie des mots

Après avoir soigné notre écoute, soignons notre langage, car les mots qui sortent de notre bouche ne sont pas anodins… Et si Boileau disait déjà « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément », on pourrait ajouter « et font du bien » lorsqu’ils sonnent et résonnent positivement chez l’autre. On choisit le verbe, l’adjectif, la tournure… c’est tout un art de rendre la conversation belle et propre…

Certaines paroles sont blessantes, d’autres formules sont toxiques et enferment l’autre. On dit que le « tu es » tue ! Attention aux formules négatives que l’on affectionne, car le cerveau (principalement chez les enfants, mais pas seulement…) n’enregistre pas les négations, il entend justement ce qu’on ne veut pas qu’il fasse. Et puis les négations sont culpabilisantes et paternalistes, donc plutôt que « n’oubliez pas de… » ou « ne vous inquiétez pas », « ne faites pas comme ça… », préférez « merci de penser à … », « rassurez-vous », « faites plutôt ainsi… » qui diront la même chose de façon positive et responsabilisante !

Semer le positif

Avec un peu d’entraînement, il est possible d’apprendre à nettoyer son langage de tous ces petits mots parasites que l’on dit sans même prendre conscience de l’impact qu’ils peuvent avoir : les injonctions (« vous devez », « il faut », « y’a qu’à, faut qu’on »), les menaces (« nous n’avons pas le droit…vous n’avez pas intérêt à…»), et les sanctions (« étant donnée la conjoncture, il ne sera pas possible d’envisager d’intéressement cette année »). Plutôt privilégier les formules positives : « bravo pour les efforts déployés ces derniers temps, ils vont porter leurs fruits », « j’aimerais avoir votre avis sur… »

Si un espace d’expression des besoins est préservé, les attentes de chacun peuvent co-exister.

C’est en instaurant cette écologie des relations que l’on valorise les compétences et les différences de chacun, dans le respect de l’ensemble.


A l’occasion des fêtes de fin d’année, devenons des jardiniers bienveillants et soyons attentifs aux paroles que nous semons, aussi bien au travail qu’au pied du sapin, car les mots, tels un chant, ont une résonance profonde… Si l’on vous aboie des injonctions et qu’on ne vous montre que des limites, ou ce qui ne va pas, vous allez en pâtir … à l’inverse, si l’on vous enveloppe de mots doux et positifs, vous pourrez grandir et avancer sereinement.

Plus largement, cette démarche positive contribuera à maintenir des relations saines et dépassionnées entre tous, pour que le potentiel de chacun s’exprime librement.